Cela circule sur internet : L’Irak interdit le commerce avec les entreprises suédoises : « Si cela se propage, cela pourrait avoir de graves conséquences ».

L’Irak interdit tout commerce avec les entreprises suédoises, a déclaré le ministre irakien des communications, Hayam al-Yasiri, à la télévision irakienne.

C’est ce que rapporte l’agence de presse suédoise TT.

Il n’y a pas d’autres détails dans l’immédiat.

La société suédoise de télécommunications Ericsson s’est vu retirer sa licence d’exploitation en Irak. C’est ce qu’a déclaré le chef de l’Autorité irakienne des médias et des télécommunications, selon l’agence de presse AFP jeudi.

L’Irak est un très petit marché pour Ericsson, donc concrètement cela ne signifie pas grand chose pour la société, a déclaré à TT Daniel Djurberg, un analyste des télécommunications chez Handelsbanken en Suède.

Mais si les manifestations s’étendent à d’autres pays et qu’elles choisissent également d’exclure les entreprises suédoises, c’est une toute autre affaire, souligne-t-il.

Dans ce cas, ce serait un problème pour l’ensemble de l’industrie exportatrice suédoise.

« Si elle se propage, elle pourrait avoir de graves conséquences », a déclaré Stefan Karlsson, analyste en chef de l’Agence suédoise de crédit à l’exportation, à TT.

Près de deux pour cent des exportations totales de la Suède sont destinées au Moyen-Orient.

« Cela aurait des conséquences importantes pour les entreprises qui exportent vers cette région », déclare M. Karlsson.

Outre Ericsson, deux constructeurs de camions, Volvo et Scania, sont présents en Irak. Il en va de même pour Electrolux, entre autres, qui fabrique des produits blancs.

Haider Ibrahim, président de la Chambre de commerce suédo-irakienne, estime que l’arrêt des échanges commerciaux entre l’Irak et la Suède est une « évolution néfaste et destructrice » pour la Suède.

« Dans ce contexte, il ne faut pas considérer l’importance des échanges commerciaux bilatéraux entre la Suède et l’Irak, mais leur valeur symbolique », a-t-il déclaré à TT.

M. Ibrahim estime également qu’il existe un risque que d’autres pays suivent l’exemple de l’Iraq.

Cela pourrait conduire d’autres pays à se sentir « forcés » de faire de même. La pression vient de 1,5 milliard de musulmans dans le monde. Les sentiments sont exacerbés », ajoute-t-il.

Plus tôt dans la journée de jeudi, le gouvernement irakien a demandé à l’ambassadeur de Suède de quitter le pays.

Quelques heures plus tôt, des manifestants en colère avaient pris d’assaut l’ambassade de Suède à Bagdad.

« Il s’agit d’une escalade de la crise avec l’Irak, qui se déroule sous nos yeux », a déclaré Jan Eliasson, ancien ministre suédois des affaires étrangères et haut diplomate, à la chaîne de télévision suédoise SVT.

Le fait que l’Irak cesse désormais tout commerce avec les entreprises suédoises ne le surprend pas.

« Ce qui est au moins aussi important, c’est que la sécurité des citoyens suédois risque d’être affectée », déclare M. Eliasson.

En arrière-plan, on voit un autodafé du Coran, dont la Suède avait donné le feu vert pour qu’il ait lieu jeudi, ainsi que d’autres autodafés du livre saint musulman.

L’incinération de jeudi avait été annoncée et devait avoir lieu jeudi devant l’ambassade d’Irak dans la capitale suédoise, Stockholm.

Selon l’agence de presse Reuters, un homme a détruit un Coran en lui donnant notamment des coups de pied. Il n’y a cependant pas mis le feu, écrit Reuters.