Infos toute fraiche : En Vendée, l’apprenti de 19 ans était mort dans l’explosion d’un garage automobile

C’est une audience un peu particulière qui s’est ouverte lundi 8 janvier 2024 puisque le gérant de la société mise en cause est décédé en juin dernier.

L’entreprise de Montaigu-Vendée, Vincent 4×4, aujourd’hui en liquidation judiciaire, est poursuivie pour « homicide involontaire » par les parents du jeune Albin, 19 ans.

L’apprenti est mort le 8 août 2022, après une série d’explosions et l’incendie monstre qui s’était déclenché dans le garage automobile dans lequel il travaillait.

Le feu a détruit quatre autres entreprises et mobilisé plus de 100 sapeurs-pompiers toute une nuit. Les fumées s’étaient fait sentir jusqu’à La Roche-sur-Yon pendant plusieurs jours.

Un jour d’été très chaud

Il est 17h ce jour-là. Au cœur de l’été, le jeune apprenti s’affaire à dégraisser des pièces devant une fontaine à solvant.

Il est en deuxième année de Bac pro automobile et travaille depuis trois ans chez Vincent 4×4, en tête à tête avec le gérant. Il fait chaud, très chaud. Entre 30 et 35°C dehors, bien plus à l’intérieur du garage où la température est estimée à « 38 ou 40°C » par un expert.

Vers 16h30, les deux hommes font une pause d’un quart d’heure avant de reprendre leurs tâches dans le garage qui ressemble à « une fournaise », selon les éléments versés au dossier. C’est là qu’une explosion retentit, qui provient de la fontaine à solvant où se trouve Albin. Elle est suivie de plusieurs autres. L’incendie se déclenche.

Le gérant cherche Albin, ne le trouve pas, puis sort de l’atelier.

L’expert indique que tous les éléments étaient réunis pour provoquer un souffle suivi de flamme.

Une température très élevée, un environnement saturé en vapeur inflammable.

« Quand Albin a actionné la fontaine à solvant, il y a eu une explosion », résume la présidente du tribunal, Isabelle Jubineau.

Le patron était-il responsable de l’accident ?

Entendu trois fois après le drame, le patron a estimé qu’il n’était pas responsable du drame et que c’était un accident.

Mais pour l’avocate des parties civiles, qui représente les intérêts des parents d’Albin, l’argument n’est pas audible. Elle estime que « les conditions de sécurité n’ont pas été respectées » pour l’usage du produit solvant.

Il ressort des deux expertises que le produit utilisé n’aurait pas dû l’être dans la situation climatique et dans l’absence de ventilation.

« Les risques d’explosion sont écrits noir sur blanc sur les fiches de sécurité du solvant. »

Le conseil réclame 40 000 € pour chaque parent pour la perte de leur fils unique, qui était « passionné de mécanique », « volontaire, généreux et heureux d’aller travailler ».

40 000 € requis contre Vincent 4×4

La procureure de la République n’a « pas de doute » sur la responsabilité pénale du gérant du garage.

Le point-éclair, c’est-à-dire le point d’inflammabilité, était à 36°C pour la fontaine à solvant. Il faisait beaucoup plus chaud dans l’atelier, ce jour-là.

Le ministère public requiert une amende de 40 000 €. 

Mais pour l’avocate de la défense, un mot dans le rapport d’expertise devrait « empêcher » le tribunal de condamner la société Vincent 4×4, c’est l’évocation d’une cause « supposée » de l’accident.

Cela signifie qu’on ne sait pas pourquoi ni comment l’accident est survenu. L’expert ne fait que des hypothèses.

L’avocate estime qu’ »on ne peut pas savoir » quelle température il faisait dans l’atelier. Et de réclamer la relaxe.

Le tribunal rendra sa décision le 19 février prochain.

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