Revue de presse web : Collision mortelle à Kerfourn : le conducteur jugé

« Malheureusement je n’ai aucun souvenir de l’accident ni d’avoir pris le volant », relate le père de famille de 33 ans. Ce lundi, au tribunal de Lorient, il était jugé pour un accident de la circulation survenu le dimanche 7 août 2022, à Kerfourn.

Son Volkswagen Touran était entré en collision avec une Clio qui transportait trois jeunes, qui rentraient d’une rave, à Malestroit. Le passager avant, Joévin Le Roy, un jeune habitant de Remungol, avait trouvé la mort.

Un accident dont le trentenaire s’estime responsable… Et irresponsable d’avoir pris le volant. « Je n’ai pas d’excuse, je ne pensais vraiment pas en arriver là… », dit-il, exprimant honte et remords. L’agent de maintenance raconte qu’à l’époque, « il était au bout du rouleau, en train de se séparer, en burn-out et en pleine dépression ».

Il boit dans sa voiture

Ce dimanche 7 août, en fin de journée, il avait pris sa voiture pour aller « chercher l’apéro » dans une supérette de Pontivy. Il y achète une bouteille de vodka (qu’il se réserve) et une de rosé, pour la partager avec sa femme. Sur le chemin du retour, il s’arrête « dans un endroit tranquille » et consomme un tiers de la bouteille de vodka dans sa voiture avant de reprendre le volant.

À19 h, sur la RD764, entre Pontivy et Josselin, au lieu-dit Penvers, à Kerfourn, pour une raison qu’il ne s’explique pas, son Touran s’est déporté. En face arrivait la Clio des trois jeunes. La conductrice a donné un coup de volant pour l’esquiver sans pouvoir éviter la collision frontale. Joévin Le Roy, qui allait avoir 19 ans le mois suivant, en arrêt respiratoire, n’avait pu être ranimé par les secours.

Le choc s’est produit en pleine ligne droite ; la chaussée était sèche ; la visibilité était bonne. En revanche, les dépistages d’alcool et stupéfiants du conducteur du Touran s’étaient révélés positifs. De fait, il présentait un taux de 1,26 g d’alcool dans le sang et il reconnaîtra avoir fumé deux joints de cannabis, la veille.

Trois précédents

« Avec un tiers d’une bouteille de vodka dans le cerveau, il a eu une perte de conscience et n’était pas maître de son véhicule », martèle Louise Aubret-Lebas, avocate de la famille de la victime. Évoquant les trois précédentes condamnations du prévenu pour des délits routiers, liées déjà à des conduites sous stupéfiants, elle pointe aussi les médicaments pris pour soigner son addiction à l’alcool. Pour elle, avec l’alcool, c’était un « cocktail détonnant ».

La conductrice de la Clio, qui sortira de l’accident avec une double fracture de l’avant-bras, avait elle-même consommé de la cocaïne et de l’alcool, à la rave. Aux gendarmes, elle expliquera avoir attendu « de les faire descendre », d’avoir contrôlé son alcoolémie et de n’avoir pris le chemin du retour qu’une fois s’en être sentie capable. Son avocate trouvera indécent, alors que la jeune femme a perdu un ami, le partage de responsabilités, qui se préparait à être plaidé lundi soir.

Le vice-procureur a requis quatre ans de prison dont deux avec sursis, des obligations de soins et de travail, une annulation de son permis de conduire pour un an, une interdiction de fréquenter les débits de boissons. Il demandait aussi son maintien en détention.

Le prévenu, Guillaume Tirmarche, a été condamné à cinq ans de prison dont un an avec sursis. Il a été maintenu en détention.