Voilà un texte que je suis heureux de diffuser ici sur notre blog. Le propos est « l’automobile ».
Son titre (quand l’Allemagne envie la France, ce paradis des chantiers qui finissent à temps – L’Express) parle de lui-même.
Identifié sous la signature «d’anonymat
», le journaliste est reconnu comme quelqu’un de sérieux.
Vous pouvez ainsi vous fier aux informations qu’il diffuse.
L’article :
Evoquez la question des chantiers de construction avec un Français (ou, mieux, un Parisien), la réponse devrait comporter les mots « retard », « surcoût » et « problème ». Lisez la presse allemande, notamment l’article flatteur du Süddeutsche Zeitung publié à la mi-janvier, et vous découvrirez qu’en la matière l’Hexagone constitue désormais un modèle à suivre. Le journal libéral, qui n’avait pas hésité à moquer le souhait formulé par Emmanuel Macron de voir la cathédrale Notre-Dame reconstruite en cinq ans (« Mais oui, juste un plan, cinq ans – jamais de la vie ! »), salue aujourd’hui des Français « au rendez-vous [et qui] tiennent les délais ». « C’est de bonne grâce que nous les félicitons. »
Mieux : alors que la dernière cheville a été posée à la mi-janvier dans la charpente de la cathédrale, réduite en ruine par l’incendie survenu en 2019, le titre va même jusqu’à formuler des excuses au président de la République, ainsi qu’aux Français, pour avoir douté de la réussite du plan. « [Un projet] incroyablement ambitieux, s’entendent à reconnaître les spécialistes, compte tenu de la problématique de la reconstruction et de la question de savoir comment restaurer la cathédrale, monument célébré par la littérature, le cinéma et la musique, sur son île en plein Paris historique, tout en respectant le patrimoine et en se préparant à mieux réagir à des catastrophes comparables à l’avenir. »
Il faut dire qu’outre-Rhin, comme ailleurs, on ne compte plus les chantiers ayant dégénéré en scandales. Ainsi de l’aéroport Willy-Brandt de Berlin-Brandebourg, dont l’ouverture était prévue en 2011. Mais, entre problèmes de gouvernance, absence de coordination et erreurs de construction, l’opération avait tourné au fiasco, au point de n’être achevée que neuf ans plus tard, en 2020. En 2014, L’Express avait consacré un reportage aux grands projets d’équipements publics allemands sujets aux malfaçons, retards et explosion des coûts, parmi lesquels le chantier de la Philharmonie de l’Elbe, à Hambourg, qui a accusé des années de retard et des surcoûts considérables. A lire le Süddeutsche Zeitung, cette escalade du pire semble avoir joué en faveur de la France. « La reconstruction de Notre-Dame coûtera bien sûr plus cher qu’annoncé, mais pas dans des proportions absurdes. »
« Formidable volonté »
Si le journal allemand se montre si dithyrambique, c’est aussi parce que ce chantier et la fierté dont a fait part Emmanuel Macron sur son compte X (anciennement Twitter) après la pose, le 12 janvier, du « bouquet des charpentiers » au sommet de l’édifice, comme le veut la tradition, fournissent « une réponse à la question de savoir dans quelles conditions des projets peuvent encore réussir de nos jours ». « Si tout le monde le désire […] alors il reste possible aujourd’hui d’accomplir des choses extraordinaires », s’emballe le titre.
« Une formidable volonté s’est promptement exprimée, les questions très complexes de la mise en œuvre ont été rapidement discutées et, une fois conclus, les accords n’ont pas été remis inutilement en question. Les entreprises de construction ont dépêché leurs meilleurs éléments sur le chantier, les Français ont soutenu le projet à grand renfort de dons – et les planificateurs ont fait leur travail sans avoir à se soucier constamment d’être pris sous les tirs croisés de quelconques embuscades politiques », relève ainsi le quotidien basé à Munich.
On en oublierait presque que, en France, le feuilleton de la reconstruction de l’édifice n’a pas été un long fleuve tranquille, entre levée de boucliers face aux promesses de dons de grandes fortunes (en pleine crise des gilets jaunes), polémique autour du projet de nouveaux vitraux contemporains et perspective d’une pollution au plomb. Une plainte a d’ailleurs été déposée en 2022 par la CGT Paris, l’association Henri-Pézerat, ainsi que deux familles dont les enfants auraient été exposés au plomb après l’incendie de la cathédrale, et une juge d’instruction a été désignée pour enquêter sur une éventuelle mise en danger de la vie d’autrui.
.
A lire sur le même sujet:
À travers l’Inde en automobile/04,Le livre .
Enseignement de l’indonésien/Acquérir du vocabulaire par association de mots,Le livre . Ouvrage de référence.
Pour lire en automobile/Comme quoi la planète Mars est habitée/02,Le livre .
Renault concepteur d’automobiles,Le livre . Disponible dans toutes les bonnes librairies.